Mon Nom, Ma Vie
Vous les portez, vous ne vous êtes jamais demandé ce qu'il signifie. Aujourd'hui IYI Blog vous plonge dans l'univers de ces mots plein de sens. Bonne lecture
Tout comme la vie, le nom est indispensable. C’est une identité non périssable dont la valeur dans les traditions est incommensurable. Pour donner un nom à un nouveau-né, les grands parents tiennent non seulement compte de tous les évènements heureux ou malheureux intervenus au cours de la grossesse, mais aussi des résultats issu de la prospection du Fà afin de savoir de quel signe (dû) il est.
Les facteurs de maladie, divinités et religions ne sont pas épargnés, ainsi que le jour de la naissance. Selon Félix Iroko, professeur d’histoire à la faculté des sciences humaines et sociales (Uac), les anthroponymes ne sont pas donnés au hasard. En effet, au Bénin, un enfant ‘’Dossi’’ chez les Fon signifie que c’est une fille qui est venue après les jumeaux. ‘’Tété’’ ou ‘’Gbodja’’ veut dire qu’il s’agit des jumeaux. Le prénom est également donné par rapport à la langue parlée par la famille et permet de vite identifier l’origine de celui-ci. Dr Raymond Coovi Assogba soutient que ‘’nom’’ veut dire ‘’gniko’’ en langue nationale Fongbé. ’’Gniko’’ désigne, l’être, sa personnalité. «Ainsi, compte tenu des jours de la semaine en Mina et en Fon, l’enfant né un lundi est appelé Adjoua/Adjo (filles) et Koudjo (garçons), du mardi, Ablavi/Abla (filles) et Comlan/Gounwanou, du mercredi, Akouavi/Akou/Akui (filles) et Kokou (garçons), du jeudi, Ayaba/Ayawa (filles) et Yao/Yaovi (garçons), du vendredi, Afiavi/Afiwa/Afi (filles) et Koffi (garçons), du Samedi, Amèlée/ Ami (filles) et Kodjo/Komi (garçons) et les dimanches, Essie/Assiba (filles) et Kossi/Kouassi (garçons) », explique-t-il.
D’autres ethnies par contre tiennent comptent du rang de naissance des enfants pour les prénommer. De ce fait, l’ordre dans lequel les enfants sont nés importants pour la nomination surtout dans la culture Bariba. Il est courant de rencontrer deux enfants porter le même nom au sein de la famille. « Selon qu’ils soient arrivés suivant un même ordre de naissance au niveau de leur mère, la fille aînée est ‘’gnon’’, le garçon ‘’Orou’’, la deuxième ‘’Bona’’ et le second garçon ‘’Chabi’’ et les troisièmes nés ‘’Baké’’ ou ‘’Bio’’», a expliqué le sociologue Abdel Benon Monra. Selon les témoignages, les premiers enfants sont courageux, car ils doivent porter tous les autres, les deuxièmes sont les plus chanceux et ont la vie plus facile, car ils ont un ainé. Les troisièmes sont les plus téméraires, les plus osés et les têtus. Les quatrièmes quant à eux sont les chouchous des mamans. Au sud du Bénin, les filles ainées sont souvent prénommées Ahouéfa, Houefa, Finanfa, Fifa, Fifamè, ce qui signifie la paix, la douceur dans le foyer ; on considère que commencer sa maternité par une fille est signe de douceur et de bonheur pour le foyer. Les garçons ainés sont appelés Dodji, Sèdjro, Vidékon et leur arrivé en premier rang dans la famille est signe d’endurance et de courage.
La religion facteur déterminant dans le choix des noms.
La conviction en Dieu, amène certains géniteurs à rendre grâce à Dieu, pour la joie qui leur a été donné d’être parents. Peu importe la religion dans laquelle on se trouve la magnificence de Dieu est grande. Ces noms constituent des cartes d’identités on y rencontre Jésugnon, Jésukpégo, Gigonon, Djawou, Dona, Dotou, Fènou, certains pensent même qu’en donnant un nom religieux à son ou sa progéniture, ce dernier recevra la grâce divine et sera protégé de tout danger. Dans ce registre, ceux qui ont dû faire recours à des divinités pour avoir la chance de procréer, donnent des noms ayant rapport faisant référence à ceux-ci. C’est à ce titre que certains enfants portent Boya, hounsi, hounsa, lokossi, amanyibo, bodé, lokossou … pour sèmako Adjahoui, guérisseur traditionnel ‘’lorsque l’enfant t’es donné après des supplications auprès d’un Vodoun, lorsque tu ne lui donnes pas un nom en signe de reconnaissance cet enfant peut être rappelé auprès des mânes des ancêtres’’ a-t-il laissé entendre pour montrer le poids du nom dans la culture endogène. Au niveau de l’église catholique, c’est le baptême qui consacre un enfant. Apres avoir reçu l’eau sainte, il urge que cet enfant renait de nouveau d’où un nouveau nom. Les noms jouent un rôle protecteur dans la vie des enfants, mais détermine également le cours de leurs destinées.
Bel article ! Merci pour la contribution à la promotion et à l'enracinement de nos valeurs culturelles et cultuelles.
RépondreSupprimerMerci de préférer IYI Blog, c'est notre combat a tous. Celui de la pérénisation de notre patrimoine immatériel.
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